Conférencière : Nicole Gagné, diplômée en histoire de l'art de l'Ecole des beaux-arts de Paris et de l'UDEM
La Renaissance en quatre temps
1. Première Renaissance 15ième siècle, Florence (École florentine)
Le gothique international était aimable, décoré. L’or et les couleurs étaient riches de sens symbolique de la religion chrétienne. Les formes nouvelles de la Première Renaissance ne font plus étalage de grandes surfaces d’or. La précision s’accorde avec la maîtrise du dessin : l’objet observé, détaillé, s’inscrit à la bonne échelle au sein du tracé en perspective de l’espace.
Brunelleschi, spécialiste des mathématiques appliquées, conçoit une perspective « scientifique » pour construire des espaces rationnellement mesurés.
Alberti sera l’auteur de traités fondamentaux sur l’architecture, la sculpture et la peinture. L’art toscan va privilégier les formes monumentales de l’architecture solennelle qui sont basées sur des règles mathématiques.
Ghiberti en réalisant les dix panneaux de la porte du Baptistère, dite « du Paradis », par Michel-Ange, présente des inventions spectaculaires de perspective. Le goût nouveau privilégie la linéarité graphique.
L’atelier de Botticelli s’impose. Botticelli conçoit et réalise des allégories profanes, qui sont le manifeste explicite d’une peinture basée sur l’utilisation du dessin.

2. Seconde Renaissance 16ième siècle, Rome
Le pape Jules II, ambitieux et autoritaire, veut marquer de son empreinte l’histoire de l’Église. Il commande à Bramante, son principal architecte, la réalisation de la nouvelle basilique Saint- Pierre et commande à Raphaël, la décoration de son appartement privé. Il impose à Michel- Ange la décoration de la voûte de la chapelle Sixtine. Michel- Ange conçoit alors l’une des œuvres les plus grandioses de l’histoire de l’art.
Léonard de Vinci à Milan
Léonard de Vinci quitte Florence, pour la cour milanaise de Ludovic Sforza. Il y fera un long séjour de vingt- cinq ans, et pendant ses vingt- cinq ans, il se passionnera surtout pour les « élans de l’âme ». La « Cène » qu’il peint dans le réfectoire de Santa Maria delle Grazie, marquera l’apogée de la manifestation des sentiments.
Le portrait est l’un des aspects fondamentaux de l’art de Léonard. Son analyse des « élans de l’âme », les pulsions intérieures communiquées par l’attitude, l’expression du visage et du corps, est mémorable et novatrice.

3. Renaissance à Venise 16ième siècle (École vénitienne)
Pour les peintres vénitiens du 16ième siècle, la mimesis (la reproduction de la réalité faite de volumes) doit se faire sous l’angle de la couleur et de la tonalité. L’imitation de la réalité doit être fondée sur la couleur et non sur la ligne
Titien assurera la primauté de l’école vénitienne grâce à la formidable richesse des couleurs et au dynamisme de ses compositions.
Le Tintoret devient une alternative au Titien. Tout en préservant le goût pour la couleur et la lumière de la tradition vénitienne, le Tintoret introduit des gestes grandioses et des perspectives audacieuses de type maniériste.
Véronèse, si la couleur est l’essence de l’art vénitien, Véronèse en est la figure caractéristique. Sa peinture claire et grandiose basée sur des symétries et des couleurs vibrantes lui ont assuré des commandes prestigieuses.

4. Renaissance française 16ième siècle (École de Fontainebleau)
La Renaissance française est née à Fontainebleau, grâce au roi bâtisseur François 1er. L’engouement du roi pour les artistes italiens, Le Rosso, Le Primatice, qui réaliseront les fresques de la spectaculaire galerie François 1er, associées à des boiseries, feront de Fontainebleau, un centre de création admiré dans toute l’Europe.
Château de Chambord
Le château de Chambord, fleuron de l’architecture, fut édifié à la demande de François 1er . Le château est aujourd’hui devenu l’emblème de la Renaissance française à travers l’Europe.